Si l’on s’en tient à l’étymologie, un tissu hydrophile est un tissu qui aime l’eau : hydro vient en effet du grec “hydros” (eau) et de “philos” (ami). À l’inverse, un tissu qui n’aime pas l’eau est un tissu hydrophobe. Les deux formes de tissus présentent leurs avantages : on apprécie les tissus hydrophobes (déperlants) pour leur capacité à résister à la pluie tandis qu’on aime les tissus hydrophiles pour leur capacité à bien gérer la transpiration.
Mais alors en quoi consiste l’hydrophilie ? Existe-t-il des technologies qui permettent aux textiles de bien gérer la chaleur et l’humidité ? Quid du coton, matière naturelle hydrophile incontestée, pointée du doigt pour son caractère peu écolo et sa gourmandise en eau et en terres arables ?
L’hydrophilie c’est donc la tendance d’une matière à absorber l’eau. Pour vérifier qu’un tissu est hydrophile, il suffit d’y placer une goutte d’eau : plus l’eau s’étendra rapidement sur le tissu, plus on pourra dire qu’il est hydrophile. A contrario, si la goutte d’eau reste à la surface sans imprégner le tissu alors c’est qu’il s’agit d’une matière hydrophobe.
Si on comprend bien l’utilité d’une matière hydrophobe (pour des nappes ou pour des vêtements de pluie), il est important de bien cerner l’objectif d’un tissu hydrophile. Un tissu qui aime l’eau c’est un tissu qui permet de déplacer l’humidité en contact de la peau et d’agrandir la surface le plus possible pour favoriser son évaporation.
Vous l’avez compris, un tissu hydrophile est donc surtout utile pour gérer l’humidité et la chaleur. Notre corps a un système naturel de régulation. Quand il fait chaud ou que nous faisons un effort intense, il déclenche un cycle de transpiration (qui dure en moyenne 20min). Quand on porte des vêtements au moment de ce cycle, certains tissus vont conserver l’humidité issue de la transpiration avec, à la clé, des mauvaises odeurs (car les bactéries stagnent) et surtout une désagréable sensation d’humidité, mais aussi de pesanteur, car le tissu devient alors plus lourd.
Un tissu naturellement hydrophile et qui comporte une finition hydrophile permet cependant d’évacuer l’humidité qui vient de la peau afin de la transporter vers les fibres. Un bon tissu hydrophile c’est aussi un tissu respirant, c’est-à-dire qu’il va repousser, voire éviter la production de transpiration en nous aidant à bien réguler notre température corporelle.
La solidité est donc possible, et ce sans renier la légèreté. Mais alors qu’en est-il de la densité et de la capacité d’un tissu à ne pas couler dans l’eau ? Tous les polyesters ont une densité supérieure à 1 : avec une telle densité, on coule ! Quel est le problème direz-vous ? La pollution tout simplement et notamment celle, tragique, des océans.
Repousser les limites des matériaux en atteignant toujours plus de légèreté c’est aussi poser la question de la densité et du rapport à l’eau. À l’heure actuelle, les thermoplastiques – malgré leur aspect historiquement innovant – sont désormais connus pour envahir les fonds marins et pour tout polluer sur leur passage. Le défi d’aujourd’hui est donc là : dans la possibilité de créer des thermoplastiques issus d’une pétrochimie plus noble.
Le caractère hydrophile d’un tissu peut être obtenu de façon naturelle ou artificielle.
Un matériau peut donc être naturellement hydrophile : c’est le cas de la plupart des matériaux cellulosiques comme le lin ou le chanvre par exemple. Certains tissus sont hydrophiles de façon artificielle, c’est le cas du tissu à base de fibre creuses par exemple Coolmax® et autres qui proposent un drainage intense en particulier pour les vêtements techniques. L’inconvénient de ces matières artificielles, généralement à base de polyester, acrylique ou nylon, c’est qu’elles peuvent provoquer – outre le look plastique – des mauvaises odeurs en cas de transpiration intense.
Dans la nature, on trouve des matières hydrophiles qui font parfaitement bien leur travail. Si l’on en revient aux fondamentaux, il faut donc citer trois grandes matières hydrophiles : le lin, le coton, mais aussi la laine.
Le lin est la plus vieille fibre textile du monde et elle est à l’heure actuelle toujours largement utilisée. Le lin offre une très bonne qualité d’absorption, il assimile donc facilement la transpiration sans pour autant devenir humide. Lorsqu’il le devient, il sèche par ailleurs très vite. De très nombreux vêtements peuvent comporter du lin : souvent, on recommande de choisir des chaussettes en lin si on veut éviter la transpiration tout en restant au chaud !
La laine est une fibre naturelle époustouflante. La laine est à la fois hydrophile et hydrophobe…
La laine a la capacité d’absorber l’humidité à l’intérieur de ses fibres. Elle peut absorber jusqu’à 30 % de son poids en eau sans paraître mouillée au toucher. Cela s’explique par la structure interne de la fibre de laine, qui contient des protéines et des chaînes de kératine hydrophiles qui attirent l’eau.
En revanche, la surface extérieure de la fibre de laine est recouverte de petites écailles de kératine qui sont hydrophobes, c’est-à-dire qu’elles repoussent l’eau. Cette propriété empêche l’eau de pénétrer rapidement à l’intérieur des fibres, ce qui rend la laine résistante à l’humidité en surface.
Ainsi, la laine combine ces deux propriétés pour offrir à la fois une bonne gestion de l’humidité et une protection contre la pluie ou l’humidité légère et même le froid.
Celà peut expliquer sa progression continue dans les vêtements techniques, l’inconvénient étant sa lavabilité en machine qui altère les petites écailles.
Le coton, bien sûr, est hydrophile. On le retrouve sous de multiples formes (jersey ou éponge par exemple) et pour de nombreuses applications. On recommande souvent un coton hydrophile aux jeunes parents, car c’est une matière idéale pour les layettes. Si les puristes du sport ont mis de côté le coton pour leurs entraînements (car il peut devenir lourd lorsqu’il est trop chargé en humidité), cette matière naturelle reste un fondamental que l’on peut tout à fait associer à d’autres technologies pour profiter pleinement de ses qualités. C’est ce qu’a fait Armalith en assemblant le coton avec une fibre de renforcement haute performance.
Le coton présente plusieurs grands avantages : il est confortable et hydrophile. C’est aussi une fibre que l’on peut facilement teindre. Dans sa structure, l’Armalith comprend du coton à l’intérieur et à l’extérieur. À l’intérieur, les fils de coton assurent l’aspect hydrophile et le confort. À l’extérieur, le coton donne au tissu son aspect esthétique authentique, il peut être teint à la façon d’un véritable denim, avec de l’indigo. Au centre de tout cela se trouve la technologie qui permet à l’Armalith de devenir une fibre ultra performante, capable de résister à l’abrasion, aux accrocs et à la déchirure.
Le coton pose cependant question d’un point de vue écologique : cette fibre est qualitative et son utilisation est massive, mais elle nécessite beaucoup d’eau (8000 litres pour produire un jean) et mobilise une surface importante de terres arables. À l’heure actuelle, les scientifiques savent déjà qu’il est impossible de nourrir la population mondiale tout en continuant à produire autant de coton. En somme, il est important de revoir notre consommation du coton : celui-ci doit être durable et bien employé. Dans l’Armalith, le coton ne constitue pas la majeure partie du tissu, il est donc employé en plus faible quantité, mais aussi et surtout, il est utilisé pour réaliser un textile extrêmement durable, que l’on pourra porter pendant plus de 25 ans !
Avec sa place à la bourse, ses subventions aux États-Unis et sa capacité à être traité pour créer les plus authentiques vêtements sportswear, le coton est loin de quitter nos placards. C’est aux producteurs et aux inventeurs du monde entier de donner au coton sa juste place : trésor naturel ou menace écologique.
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