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Le Lycra ou comment capitaliser sur un ingrédient

Dans l’histoire du textile et plus particulièrement dans celle de la mode, il y a une révolution dont il faut absolument parler : la révolution des matières. Si le consommateur final n’est pas toujours pleinement averti des matériaux qui composent ses vêtements, il suit inconsciemment les différentes évolutions de l’industrie textile. On peut même dire que ce consommateur a fini par adopter de nouvelles terminologies dans son langage quotidien : Nylon, Goretex, stretch, Lycra ou encore Tencel en sont de très bons exemples. 

 

Derrière ces termes se cachent plusieurs aspects. Dans un premier temps, on a souvent une entreprise industrielle qui investit dans sa R&D pour mettre à jour une innovation. Dans un second temps, on observe cette même entreprise investir dans une vaste stratégie d’ingredient branding. Résultat : si les choses sont bien ficelées, le consommateur cherche non pas un t-shirt pour faire du sport mais bien un “Lycra”. 

 

L’histoire du Lycra c’est donc une histoire d’industrie, d’invention, de marketing et de textile. Retraçons-là ensemble pour bien comprendre les implications de cette matière désormais largement incontournable dans nos placards et dans notre vocabulaire ! 

Femme concentrée portant du lycra

Le Lycra : une histoire d’ingredient branding

On ne s’en rend pas forcément compte, mais le Lycra a littéralement investi nos dressings : collants, maillots de bain, leggings ou encore sous-vêtements et même jeans, le Lycra est partout. Mais alors d’où vient cette fibre synthétique révolutionnaire ? 

Tout commence toujours chez…DuPont Nemours

Comme pour de nombreuses matières innovantes, l’histoire du Lycra débute au sein de l’entreprise DuPont Nemours. Fondée au tout début du XIXe siècle, DuPont démarre son activité en fabriquant de la poudre à canon : en quelques années, la société installe son succès jusqu’à devenir le plus gros fournisseur de l’armée américaine. 

Après avoir créé la dynamite, DuPont ouvre son premier laboratoire industriel : le temps des travaux chimiques démarre ! L’entreprise florissante focalise alors son activité sur la science des matériaux : successivement, le Nomex, le Mylar ou encore le Dacron et bien sûr le Lycra sont développés. 

De l’invention au développement commercial : les différents champs d’application du Lycra

Le Lycra est précisément inventé en 1958 par le chimiste Joseph Shivers, et ce après dix années de recherches. Le matériau, initialement appelé “fibre K”, est un dérivé du polyuréthane : il est alors novateur car élastique mais bien plus résistant que le latex. 

Dans le jargon d’origine, le Lycra est nommé “élasthanne” par la contraction d’élastique et de polyuréthane. Lycra, vous l’aurez compris, est donc un nom purement commercial

Le Lycra entre très rapidement dans l’industrie textile, dès 1960. 10 années plus tard, on commence à voir cette nouvelle fibre textile dans le secteur du vêtement de sport : cyclisme, gymnastique et danse. Durant les années 1980, on trouve même le Lycra dans les jeans, l’ère du stretch est lancée. 

Si bien sûr le Lycra a longtemps été réservé au secteur du vêtement de sport (pour des raisons de confort et d’esthétique à  la fois), la fibre a donc vite élargi son champ des possibles à d’autres univers. Dans le domaine sportif, citons donc le fameux maillot de bain (le Lycra est une vraie révolution car il sèche vite), mais aussi le collant de danse, le justaucorps ou encore même la combinaison de ski. Côté vêtement traditionnel, le Lycra entre dans la composition des chaussettes, des sous-vêtements, des pantalons et de tout autre vêtement moulant. On peut dire aujourd’hui que le Lycra a investi la quasi-totalité des segments de l’habillement.

Pourquoi le Lycra séduit-il tant et si vite ?

La grande force du Lycra c’est d’abord et avant tout sa capacité à être étiré jusqu’à 600%. Un tissu en Lycra retrouve sa forme sans aucun problème lorsqu’il est étiré : pratique quand on fait de la gym par exemple ! Pratique également lorsqu’on ne connaît alors que les sous-vêtements fabriqués avec du caoutchouc. 

 

Car oui, comme beaucoup d’inventions made in DuPont, le Lycra visait à remplacer quelque chose par du mieux. Ici, le but était de remplacer les fils de caoutchouc qui permettaient de maintenir la lingerie et que l’on trouvait alors trop lourds et peu confortables. Or, le Lycra est certes élastique mais il est aussi plus léger, plus confortable et – dans le cas des maillots de bain – il sèche plus vite (et redevient donc totalement léger plus rapidement). En partant de cette base déjà très novatrice, le Lycra a non seulement transformé nos façons de nous habiller mais il a aussi donné naissance à de nouveaux segments dans le secteur de l’habillement : en témoigne, par exemple, la création de la lingerie sculptante, du vêtement seconde peau ou encore des vêtements de compression. 

 

Bien sûr, le Lycra n’est plus uniquement cantonné à l’industrie du vêtement féminin, précisions cependant que le segment Lycra s’adressait initialement majoritairement à la gent féminine et – par association – aux vêtements “moulants”.

Toujours plus d’innovations : du Lycra T400 au Lycra Tough Max, en passant par…l’Armalith

Le Lycra des débuts a largement évolué. La société qui continue à exploiter le nom commercial a notamment choisi de s’orienter vers un mode de production écologique. 

 

Pour devenir la fibre que l’on connaît, le Lycra a besoin d’être chauffé à 180°. Or, depuis les années 2000, la température a pu descendre à 140°, bien plus écologique : c’est la naissance du T400. Fibre de polyester élastomultiester, le Lycra T400 présente une texture unique ainsi que la capacité d’évacuer plus facilement l’humidité, la fibre est même éligible à la technologie Coolmax. 

Lycra bleu

L’entreprise donne ensuite naissance au Lycra Tough Max qui permet de créer des jeans plus solides et bien plus résistants à l’abrasion que les jeans 100% coton classiques. Résistants et durables, les vêtements en Lycra Tough Max intègrent du T400 dans leur trame. La fibre novatrice est donc utilisable pour les jeans, mais aussi pour des vêtements de travail ajustés. Elle permet de produire des vêtements avec un bon recovery : quand on tire dessus, ils reviennent parfaitement à leur forme, et ce de façon durable. Lycra a également travaillé la température de chauffe de cette nouvelle fibre : avec le Tough Max, ils ont réussi à obtenir une température de moins de 80°, plus écologique mais également plus respectueuse de l’élasticité sur la durée. En effet, si le Lycra est trop chauffé, le tissu n’est plus vierge : après une quinzaine de lavages, un jean classique (ayant subi un flash thermique) perd donc une grande partie de son élasticité, avec notamment des genoux qui se déforment. 

 

Les innovations se croisent…car c’est justement le Lycra Tough Max que nous avons choisi d’utiliser dans la composition de l’Armalith ! Quoi de plus idéal en effet qu’un Lycra aussi résistant et qui n’a pas subi de flash thermique ? L’industriel qui a par ailleurs intégré le Lycra aux jeans est tout simplement le même que celui qui nous permet aujourd’hui de produire l’Armalith : Royotec (groupe Tejidos Royo). Lorsque le Lycra a intégré les jeans, Tejidos Royo était déjà habitué à produire des tissus plus fins que les autres, c’est donc le premier industriel européen à s’intéresser au stretch.

L’innovation textile : un mouvement incrémental et un business à contre-courant des habitudes

Ce que l’on comprend en évoquant Lycra et en croisant son histoire avec l’Armalith c’est avant tout que l’innovation textile est purement incrémentale. 

 

Contrairement aux innovations technologiques traditionnelles (celle de l’IA par exemple), les inventions textiles ne sont pas fulgurantes. Inventer de nouvelles matières textiles demande de la pugnacité, de l’abnégation et de l’assiduité. Rien n’est purement spectaculaire dans l’industrie textile, car une invention est souvent la somme d’autres inventions, on aboutit ainsi rarement à quelque chose de complètement nouveau. 

 

D’un point de vue business et en particulier dans celui du Denim, le marché est intéressant car il ne subit pas l’ultra domination d’un unique géant. Bien sûr, on croise de grosses machines de guerre, mais le marché du textile reste atomisé sans aucun gros niveau de concentration. 

 

Eh oui, à chaque fois qu’une grosse entreprise commence à dominer les autres, un petit inventeur pointe le bout de son nez pour rebattre les cartes ! Les consommateurs restent intéressés par la nouveauté, aussi dès qu’une nouvelle matière sort c’est elle qui les attire, pas nécessairement la puissance économique de l’entreprise qui se cache derrière ! 

 

Et c’est ce modèle économique qui permet justement à l’industrie textile de rester innovante. Si la science des matériaux textiles n’a pas créé le même effet « waouh » que les lanceurs Ariane, les diverses inventions que l’on a pu croiser depuis le XIXe n’en demeurent pas moins spectaculaires à leur niveau. 

 

La succession des inventions textiles est une succession de petits pas qui, mis bout à bout, ont permis à des matériaux comme l’Armalith d’avoir, eux aussi, leur place dans l’espace…et ça, c’est spectaculaire. 

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