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On l’appelle la membrane Gore-Tex ou tout simplement le Gore-Tex, mais il s’agit en vérité d’une technologie et d’une invention qui aura révolutionné la façon dont nous envisageons les vêtements de pluie et leur conception.
Depuis les années 1950, l’entreprise fondée par Bille Gore ne cesse de se développer en proposant désormais une gamme très élargie de produits principalement dédiés à une utilisation outdoor.
Mais alors quel est le secret du Gore-Tex ? En quoi cette technologie a-t-elle bouleversé l’univers du textile ? Comment la marque a-t-elle fait pour expliquer sa technologie et la rendre accessible au grand public ?
Le Gore-Tex est né à la fin des années 1950 aux États-Unis, plus précisément dans l’État du Delaware, à Newark. Bill Gore travaille alors dans la société Dupont, pionnière dans la révolution des matières plastiques, car à l’origine de la découverte du nylon et des matériaux polymères comme le Téflon, le Kevlar ou encore le néoprène. Bill Gore constate alors que le Téflon est largement sous-estimé par son entreprise : il a notamment l’idée d’utiliser ce matériau afin de fabriquer des vêtements. La société Dupont est cependant réticente et refuse de développer l’idée de Bill qui choisit ainsi de quitter son travail.
Bill Gore lance alors sa propre entreprise dans l’idée d’exploiter davantage les nombreuses facettes du Téflon. Avec son épouse Genevieve, il commence ses recherches, d’abord installé dans le sous-sol de la maison familiale. Si Bill était persuadé que le Téflon recelait encore bien des secrets, les débuts sont difficiles. Il faudra attendre la fin des années 1960 pour que Bill et son fils parviennent à obtenir leurs premiers résultats probants.
Leurs expériences les mènent à la création d’une matière qui laisse la transpiration s’échapper, mais qui empêche le passage des gouttes d’eau. Le Gore-Tex est né.
Pour obtenir ce résultat, le fils de Bill, Bob, a tout simplement modifié et étiré le Téflon afin de créer ce que l’on appelle du polytétrafluoroéthylène expansé (PTFE), un matériau microporeux qui a la capacité de bloquer les gouttes d’eau voulant rentrer, mais de laisser passer la vapeur d’eau voulant sortir en raison de la taille des micros trous.
Cette découverte amène alors le premier brevet de la société Gore Tex. De nombreux autres suivront, car la famille parvient ensuite à décliner de nouvelles technologies à partir du polymère PTFE.
Une fois son brevet déposé, Gore-Tex peut se lancer dans la conception de vêtements : les tout premiers modèles voient le jour en 1976, il s’agit alors des tout premiers coupe-vent imperméables et respirants sur le marché.
Le Gore-Tex est le fruit de deux innovations : l’utilisation du Téflon expansé et la conception d’une architecture textile particulière, la fameuse membrane.
Pour comprendre comment fonctionne le Gore-Tex, il faut d’abord savoir ce qu’est une membrane. Il s’agit d’une couche très fine et fragile que l’on dispose entre deux tissus résistants. Cette membrane est constituée de près de neuf milliards de pores, chacun d’entre eux étant 20 000 fois plus petit qu’une gouttelette d’eau : l’eau ne peut donc pas y pénétrer, qu’elle soit sous forme de neige ou de pluie.
Mais l’équation ne s’arrête pas là : comment peut-on empêcher les gouttes de passer tout en permettant à la transpiration de s’échapper ? En créant une membrane qui empêche la pluie et la neige de passer, mais qui permet à la vapeur d’eau de s’échapper. La membrane Gore-Tex comporte ainsi des pores 700 fois supérieurs à la taille d’une molécule de vapeur d’eau. Cela permet de créer un tissu respirant.
Une fois cette membrane inventée, il faut l’associer à d’autres matériaux (moins fragiles). La membrane Gore-Tex est donc cachée entre une doublure textile et plusieurs textiles extérieurs à haute performance.
Alors quel résultat pour cette membrane et cette architecture particulière ? L’imperméabilité, la respirabilité, le confort et la durabilité.
Notez que c’est la respirabilité qui fait du Gore-Tex un matériau si innovant : dans les années 1960, il existait bien des vêtements imperméables, mais aucun qui ne permettait à la transpiration de s’échapper. Les vêtements proposés par la marque se distinguent donc par leur confort : si vous décidez de partir en randonnée ou de faire du sport sous la pluie, vous n’aurez aucune sensation de moiteur.
L’autre innovation dans le procédé inventé par les Gore c’est l’architecture particulière du tissu : la membrane microporeuse fait en effet partie intégrante du tissu, elle n’est pas simplement ajoutée à la manière d’un traitement de surface. Cette construction permet au Gore-Tex d’être plus durable et de ne pas se dégrader avec le temps.
Nous avons beaucoup parlé du PTFE, car il s’agit du matériau clé de l’industrie Gore-Tex. Cependant, en 2024, ce que l’on appelle la chimie perfluorée, est largement remise en cause.
Vous le savez sûrement, le PTFE c’est aussi une matière – un polymère – que l’on utilise en guise de revêtement pour les poêles : c’est le fameux Téflon qui a fait le succès de Téfal et qui est aujourd’hui à l’origine de nombreuses controverses. On sait en effet que des matériaux comme le PTFE sont des substances chimiques persistantes, néfastes pour la planète et pour notre santé (en anglais on parle de “forever chemicals” pour désigner des substances qui se dégradent très difficilement).
Parce que Gore-Tex développe notamment des vêtements dédiés à l’outdoor (et donc aux passionnés de nature), il était naturel et logique pour l’entreprise de réagir face à de telles découvertes. Il a fallu des années de recherche (et de déconvenues) pour que la société américaine parvienne à trouver un nouveau matériau performant mais moins délétère pour la planète et pour notre santé. Gore-Tex a finalement révélé (assez récemment et un peu tardivement) une nouvelle membrane : l’ePE pour polyéthylène expansé, fabriqué sans PFC mais également imperméable et respirant.
Il y a fort à parier que la société continue à améliorer cette nouvelle technologie, toutefois à l’heure actuelle les performances restent inférieures, notamment en raison du point de fusion plus bas que le PTFE.
Si Gore-Tex est connu dans le monde pour ses collections de vêtements outdoor, l’entreprise est bien plus qu’une société qui développe du textile. La membrane telle que inventée par les Gore pouvait avoir, dès le départ, des applications médicales.
Quand Bill a choisi de quitter son entreprise, il souhaitait explorer de nouvelles possibilités d’améliorer les conditions de vie et de travail de la société. Il était alors persuadé que la science des matériaux pouvait les aider.
Si le grand public connaît le Gore-Tex pour ses applications textiles, la société Gore propose désormais des catégories de produits extrêmement larges, parmi lesquelles :
Si le tout premier vêtement créé par la société Gore était un simple coupe-vent, l’entreprise a tôt fait de développer d’autres gammes de produits.
Les manteaux et les vêtements de pluie restent bien sûr le cœur de l’univers Gore-Tex : ils sont proposés en version urbaine ou aventure. Mais l’entreprise confectionne aussi des pantalons, très utilisés par les randonneurs ou les professionnels travaillant en extérieur. Gore-Tex s’est aussi mis à produire des chaussures de randonnées et des baskets ainsi que des sacs à dos eux aussi dédiés aux urbains et aux aventuriers.
Dans l’univers textile, Gore-Tex a longtemps été la seule entreprise à sortir son épingle du jeu en matière de respirabilité et d’imperméabilité. De grands noms commencent bien sûr à rattraper leur retard : on pense notamment au DryVent de The North Face ou encore aux équipements de haute performance développés par eVent.
Ce qui fait de Gore-Tex une entreprise qui tient dans le temps c’est aussi sa capacité à s’améliorer constamment. Déjà à peine quelques années après l’invention du Gore-Tex, la société lance sa fameuse bande d’étanchement qui permet d’améliorer encore plus l’étanchéité des vêtements.
Gore-Tex parvient également à instaurer la confiance et à parler aux consommateurs de façon claire et vulgarisée : elle crée notamment, en 1989, la “garantie de vous maintenir au sec Gore-Tex” qui permet aux utilisateurs de comprendre en un coup d’œil les promesses offertes par un vêtement Gore-Tex.
Si l’histoire de Gore-Tex est bien plus ancienne que celle de l’ARMALITH, elle nous rappelle une aventure que nous sommes habitués à vous raconter par ici.
L’histoire de Gore-Tex a démarré à partir d’un ingrédient : le Téflon que Bill Gore trouvait alors particulièrement novateur et qui, selon lui, pouvait largement être développé dans le secteur textile.
Le Téflon étant un polymère, il n’était pas évident de songer à lui pour l’associer à un tissu, et pourtant cela à donné naissance à de nombreux vêtements ! Le schéma est similaire avec l’ARMALITH. Pierre-Henry connaissait le principe de son architexture : ce qu’il devait trouver, c’était un matériau suffisamment résistant pour pouvoir créer des vêtements taillés pour ne jamais se déchirer. Pour l’ARMALITH, la solution c’est l’UHMWPE, soit un polyéthylène à ultra haut poids moléculaire.
Vous l’avez compris, pour créer des tissus performants, il ne suffit pas de combiner des fibres résistantes, il faut y intégrer un ingrédient peu commun : un polymère, du polyéthylène ou du polytétrafluoroéthylène.
Bien sûr, il n’est pas évident d’expliquer en détail le secret des polymères. Ce qui fait le secret du succès de Gore-Tex c’est justement sa capacité à rassurer sans discours scientifique complexe, à devenir un tiers de confiance grâce à un simple ingrédient (le Gore-Tex) et à une simple étiquette sur laquelle figure juste la mention Gore-Tex.
Aujourd’hui, les consommateurs savent tous pourquoi ils payent leurs vêtements de pluie Gore-Tex plus cher qu’un simple coupe-vent imperméabilisé à l’aide d’un unique traitement de surface.
Une fois l’ingrédient magique trouvé, faut-il encore avoir la possibilité de le transformer en une vraie fibre textile à même de se transformer en vêtement ! C’est là que la structure entre en jeu.
Pour l’ARMALITH, nous avons appelé ça l’architexture, le Gore-Tex parle de membrane et de laminé. Chez Gore-Tex l’ensemble robuste formé par la membrane et les tissus qui l’entourent forment le laminé.
Du côté de l’ARMALITH on trouve un fil de chaîne composé d’une âme technique recouverte de coton (trempée dans de l’indigo) ainsi qu’un fil de trame lui-même composé d’une âme technique, le tout recouvert d’un coton écru. L’assemblage donne un tissu monocouche ultra résistant et confortable.
Si l’histoire de l’ARMALITH et du Gore-Tex ont tant en commun c’est aussi parce qu’en tant que matériaux ultra performants ils ont eu le droit de côtoyer les étoiles…Mais aussi d’affronter des tests toujours plus exigeants.
Rappelez-vous, l’ARMALITH est une fibre aérospatiale, mais le Gore-Tex a vu la Terre d’en haut dès 1981 également ! Eh oui, le Gore-Tex a servi à la création des combinaisons des astronautes de la navette Columbia, rien que ça !
Le développement de l’ARMALITH et du Gore-Tex nécessite bien sûr des recherches, des tâtonnements et de très nombreux tests. Tout comme Gore-Tex, ARMALITH assure un contrôle strict des performances grâce à des tests en réel, à l’image des Armalith Test Days organisés sur le circuit Jean-Pierre Beltoise de Trappes.
Bref, vous l’avez compris, l’ARMALITH ou le Gore-Tex, c’est une marque ingrédient pour un vêtement “augmenté” et dont la valeur ajoutée est facilitée par l’étiquette, une histoire qui pour ARMALITH®, ne fait que commencer…
Photos issues de https://www.gore-tex.com/
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